Que vous inspirent le rapprochement entre le quatrième bailleur social en France et le n°1 mutualiste et, au-delà des Groupe Arcade et Groupe VYV, l’idée qu’il puisse y avoir un rapprochement entre professionnels de santé et professionnels du logement ?
Je n’ai pas de détails précis sur ces opérations et sur ce que cela implique en termes organisationnels, budgétaires. J’ai pris connaissance de ce rapprochement et j’ai trouvé ça très intéressant.
Très intéressant, pas seulement dans le rapprochement thématique mais aussi dans le rapprochement autour de valeurs. Je m’explique… Sur le rapprochement thématique, évidemment, et ça fait une bonne demi-heure que l’on échange là-dessus ensemble, le lien entre le logement et la santé est très important. Donc, que des acteurs du logement se rapprochent d’acteurs de la santé, c’est plutôt une bonne nouvelle, et cela me semble aller dans le sens de levier d’amélioration de la condition de vie de nos concitoyens. Donc ça c’est très positif !
Après, je trouve intéressant le fait qu’il y ait un rapprochement autour de valeur communes, des valeurs mutualistes, des valeurs du logement social. Il y a là, effectivement, des éléments historiques communs, même si on n’est pas forcément sur les mêmes temporalités. L’ancêtre des HLM, c’est 1890, les Habitations Bon Marché, les HBM… Les Mutuelles, c’est plus récent. Mais, on voit bien qu’il y a là des valeurs communes qui peuvent justifier de faire des groupes qui sont capables d’agir de manière un peu plus forte du fait d’une alliance. Je trouve ça très intéressant.
Nous parlons de secteurs – je ne sais pas comment on peut les qualifier… – para-publiques. Si je prends le modèle français du logement social… Le logement social bénéficie d’avantages financiers, d’avantages fiscaux, de prêts et, en contrepartie, il a des contraintes qui sont fixées par l’état. Sur ces bases, les bailleurs sociaux font leur travail. Et je crois qu’il en va de même, à certains égards, du secteur mutualiste… Donc, il y a là la logique d’utilité sociale qui les rassemble.
Du coup, des forces peuvent jaillir de ces alliances pour pouvoir, soit continuer – parce que, parfois, c’est menacé -, soit être plus fort – quand il n’y a pas de menace – pour démultiplier l’action dans le domaine.
Du point de vue de la fondation Abbé Pierre, c’est la question des valeurs qui rejaillie très fortement. Nous saluons qu’il puisse y avoir des acteurs qui, historiquement, partagent ces notions de solidarité, de répartition des richesses, d’utilité sociale, de long terme aussi, avec des investissements patients, par exemple. Cela permet d’envisager des logiques d’intervention qui puissent rassembler des acteurs de même envie, de même appétence.
C’est dans cet esprit-là que nous appréhendons, sans en connaître, bien sûr, le détail, cette alliance et la naissance d’un nouveau groupe.
C’est un outil qui pourrait favoriser le décloisonnement que vous évoquiez précédemment ?
Oui, c’est un potentiel de décloisonnement entre la santé et le logement qui est nécessaire et c’est positif. Ce sont aussi des alliances d’acteurs qui partagent un socle de valeurs communes et qui pourront agir plus fort en étant alliés. Je crois que c’est comme ça, qu’en tout cas, je le vois et que j’espère que les choses peuvent se développer.